24/27 août 2000 - La Chapelle-en-Vercors, Drôme

Le jury de Spéléovision'2000

 

 Président du Jury, Michel Siffre

Michel Siffre est né le 3 janvier 1939, à Nice, Alpes-Maritimes, d'une famille héraultaise. Il découvrit le monde souterrain avec son père, à l'âge de 10 ans, et, dès l'âge de 13 ans, il était membre d'un club spéléo.

S'il avait tendance à fuir les bancs du lycée, il fut pourtant remarqué par le professeur Jacques Bourcart, de l'Institut de France (Académie des sciences), qui dès 1956, alors que Michel Siffre était âgé de 16 ans, l'encouragea aux études scientifiques, si bien que quelques mois après avoir eu son bac (sciences et philo), il reçut un diplôme d'études supérieures de sciences de la Sorbonne, formation de géologie, avec mention très bien et félicitations du jury (1960). Durant ses années d'étude avec le professeur Bourcart (1956-64), Michel Siffre publia 30 notes scientifiques à l'Académie des sciences, à la Société géologique de France, aux Annales de spéléologie du CNRS, dans les comptes rendus de congrès et symposiums nationaux et internationaux.

En 1961, il dirigea l'expédition spéléologique au Marguareis, Alpes-Maritimes, où il découvrit le Scarasson, extraordinaire glacier souterrain, où il décide, en 1962, à l'âge de 23 ans, de tenter sa première expérience hors du temps sous terre ; c'était la première étude reconnue du rythme veille-sommeil. La méthodologie qu'il proposa alors est aujourd'hui universellement adoptée. De 1956 à 1964, il conçut, organisa, dirigea et fit organiser plusieurs expérimentations humaines de confinement prolongé hors du temps en caverne, durant de 1 à 6 mois 1/2. Ces expériences mirent en évidence la possibilité sans dommage du rythme circabidien (rythme veille-sommeil de quarante-huit heures).

De 1973 à 1985, il arrêta momentanément ses expériences de chronobiologie humaine, pour mener des explorations spéléologiques dans les régions karstiques du Guatemala. Celles-ci mirent au jour d'importants sites mayas et prémayas.

Enfin, le temps l'a ramené vers l'Hérault, d'où est originaire sa famille, où il vient de passer 76 jours sous terre dans la grotte de Clamouse. Ses expériences ont non seulement fait avancer à grands pas l'étude de la chronobiologie humaine mais ont aussi eu des répercussions dans le domaine médical, notamment pour traiter les problèmes d'insomnie.

Michel Siffre a à ce jour publié dix ouvrages et 50 publications scientifiques, participé à plusieurs symposiums de l'OTAN et reçu des distinctions très honorables, telles que l'Oscar du Courage Français ou le Chevalier de l'Ordre National du Mérite.

Pierre Minvielle

Écrivain. A publié 87 ouvrages en langue française. Traduit en 22 langues étrangères. A dirigé le secteur géographique des éditions Larousse et des collections dans différentes maisons d'édition.

Spéléologue, a participé aux explorations des principales cavités des Pyrénées et des Alpes, ainsi qu'aux premières expéditions spéléologiques françaises (Yougoslavie, Liban). On lui doit aussi l'exploration des canyons de la sierra de Guara (Espagne) qui marque les débuts du canyoning. Dirigeant de la FFS, dès le début des années 60, il a notamment jeté les bases de la Protection des cavernes par la théorisation de la sauvegarde du monde souterrain, la création et la direction de la commission de Protection des cavernes, Ie vote par l'Assemblée nationale d'un texte législatif visant la protection des cavernes.

Il est lauréat du prix Martel.

Alpiniste, il a assuré pendant 10 ans la direction de la revue La montagne et Alpinisme, organe du Club Alpin Français et du Groupe de Haute Montagne. Il y assure depuis 20 ans une rubrique sur le cinéma d'aventure.

Membre du jury de nombreux festivals de cinéma d'aventure, d'alpinisme, voire de spéléologie.

Michel Decobert

Michel Decobert est un fin connaisseur du festival de la Chapelle puisqu'il y fut déjà membre du jury en 1980, et qu'il y a participé comme spectateur de 1979 à 1984 en tant que président de la Fédération Française de Spéléologie (79-84). C'est aussi en 1980 qu'est créée la revue Karstologia, dont il signe le premier éditorial avec Claude Nicoud, de l'Association française de Karstologie. Mais un de ses principaux apports à la vie quotidienne des spéléos français a été la mise au point d'un contrat d'assurance spéléologique, dès 75, alors qu'il était déjà membre du bureau de la FFS. Non seulement ce contrat d'assurance, particulièrement bien adapté aux spéléologues, existe toujours, mais elle s'étend petit à petit à l'Europe entière, puisque l'Irlande, l'Espagne et d'autres pays y ont adhéré ; elle est reconnue par la Euro-Spéléo, la Fédération européenne de spéléologie.

Michel Decobert pratique la spéléologie depuis 1953. Il débute sur le causse de Gramat, dans le Lot, où il venait en vacances chez ses grands-parents. En 1956, il monte un club spéléo à Martel avec une bande de copains, ils étaient trois ! Bien entendu, à cette époque, les descentes se faisaient à l'échelle, avec des casques-lampes qu'ils avaient bricolés eux-mêmes. Plus tard, en 1972, Michel Decobert créera le CDS 47, comité départemental de spéléologie du Lot-et-Garonne.

Sa pratique de la spéléologie s'est ensuite étendue un peu partout, en France, en Europe de l'Est, aux Etats-Unis, à Cuba, jusqu'aux tunnels de lave de la Réunion. Amateur de randonnée, il a aussi traversé la chaîne des Pyrénées à pied (par le GR 10 et l'HRP).

On lui a décerné en 1999 la médaille d'or de la jeunesse et des sports.

Fabien Hobléa

Fabien Hobléa est né en 1965. Géographe spécialisé en karstologie, et spéléologue sportif s'il en est, il devient chargé de cours à la faculté de Géographie (Université Lumière Lyon 2) en 1989, professeur agrégé en 1993, puis maître de conférence à l'Université de Savoie en 1999, à l'âge de 34 ans. Il mène de nombreuses recherches scientifiques, particulièrement en karstologie, notamment au sein du CNRS, du Laboratoire Rhôdanien de Géomorphologie, ou de l'Union Géographique Internationale.

Sa passion pour les massifs karstiques ne s'arrête pas au niveau purement scientifique puisqu'il est aussi membre du spéléo-club de Savoie depuis 1984. Il est également responsable de la commission scientifique au sein du Comité départemental de spéléologie de la Savoie, du Comité spéléologique régional Rhône-Alpes et président-adjoint de la Commission scientifique nationale de la Fédération française de spéléologie.

Il a participé à plusieurs expéditions à caractère scientifique : étudiant le rift et le volcanisme au Kenya en 1988, en mission CNRS en Slovénie pour en étudier le Karst classique 1993, explorant les karsts des Monts Nakanaï en Papouasie Nouvelle-Guinée 1995 et participant à l'exploration de Muruk (&endash;1140 m) premier moins mille de l'Hémisphère Sud ou en expédition au gouffre de la Lucha, à Chiapas (Mexique, 98) et tout récemment à l'expédition Ultima Patagonia, au Chili austral. En plus de sa participation à de nombreuses conférences et de plus de vingt publications, Fabien Hobléa a participé à plusieurs tournages de documentaires, films et émissions télévisées.

Martin Figère

Martin Figère est réalisateur et producteur (société Calypso), installé à Lunel. Il a commencé Spéléovision une semaine avant tout le monde, puisqu'il a encadré le stage de formation. Auteur de plus de 30 documentaires, il a débuté avec la reconstitution de la première exploration de Bramabiau par Edouard-Alfred Martel, réalisé dans le cadre de ses études de cinéma à Paris, tourné, avec un budget ridicule et une idée simple (le cinéma étant né en même temps que la spéléologie, il fallait filmer la première exploration authentiquement spéléo avec les techniques cinématographiques de l'époque en noir et blanc, muet). Le film « À la recherche du Bonheur » porte un nom prédestiné puisqu'il lui a valu deux prix à la première édition du FIFS en 1978, et que cette histoire de bonheur continue de nous enchanter vingt ans après… Auteur des films remarqués, et primés au FIFS, comme Les Bouches de l'enfer, Orgon, Rio Locco, il a abordé la spéléologie et le canyonisme avec la même réussite, avant d'aborder un autre volet de l'aventure, avec la série de six films « Chercheurs d'aventure » pour Canal+ et France 3. Il continue parallèlement un travail de cinéma d'auteur, qui lui a valu deux prix à la qualité du Centre national de la cinématographie.

Dave Bunnel

Dave Bunnel a commencé la spéléo en 1972 lorsqu'il était étudiant à Delaware, en Virginie. Il continua cette pratique tout au long de ses études. Après avoir reçu son PhD en psychophysiologie de l'Université de Virginie, il déménagea en Californie, où il commença douze années de recherche sur le sommeil, à UC Santa Barbara puis à UC Santa Cruz. À Santa Barbara, il entreprit l'exploration systématique des grottes marines de Californie et de Basse Californie, ainsi que sur les Channel Islands. Il publia deux livres sur deux de ces îles, et mena ensuite une expédition à Kauai (Hawaï) ou furent découvertes quelques-unes des plus vastes grottes marines au monde.

Il explora aussi certaines des grottes les plus splendides de Californie et du Nouveau Mexique. Depuis dix ans, il étudie les tunnels de lave de la Grande Ile de Hawaï. Il a également participé à de nombreuses expéditions au Mexique, en Papouasie Nouvelle-Guinée, à Belize, Bornéo, Porto Rico, en Europe et en Thaïlande.

Depuis le début, il photographie ses explorations et commercialise désormais des CD-Roms de photos spéléo (Good Earth Graphics). Depuis 1996, il est éditeur de NSS News, la publication mensuelle de la National Speleological Society, le seul magazine spéléo américain distribué à l'échelle nationale.

Il est désormais installé au pied des Sierras, près de l'un des plus vastes réseaux calcaires de grottes de l'État de Californie.